Lu sur le blog de Jeanne Smits :
Michel Janva"Face à la pénurie mondiale de donneurs de reins – la transplantation étant aujourd'hui la principale option thérapeutique proposée dans les cas graves, quelles que soient ses difficultés et les souffrances associées – un bioéthicien a proposé une nouvelle règle pour le prélèvement dans la dernière livraison de l'American Journal of Bioethics. Paul E. Morrissey, de la Brown University à Rhode Island, verrait bien prélever les deux reins sur des personnes ayant subi un traumatisme cérébral et survivant grâce aux soins de réanimation. Comme de toute façon elles sont appelées à mourir à brève échéance, pourquoi ne pas prendre les reins tout de suite ? Cela se situerait si près de la mort effective que le prélèvement pourrait raisonnablement ne pas être considéré comme la cause du décès. Ainsi la règle du « donneur mort » aujourd'hui en vigueur, serait respectée, dit-il. Il appelle cela la « donation premortem ». [...]
Mais deux autres bioéthiciens américains sont d'un autre avis – et c'est là que cela devient intéressant. Franklin G. Miller et Robert D. Truog soutiennent que le raisonnement de Morrisson est très juste. « Probablement certains s'y opposeront en invoquant la pente dangereuse : le prélèvement des deux reins premortem servira de levier pour abandonner la règle du donneur mort. Si l'on considère la réalité de nos pratiques courantes, cependant, il devient évident que la règle du donneur mort n'est conservée qu'en tant que fiction. »"