3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 00:08

logopsaumesdlv1.pngHeureux l'homme qui ne prend pas le parti des méchants, ne s'arrête pas sur le chemin des pécheurs et ne s'assied pas au banc des moqueurs, mais qui se plaît à la loi du Seigneur et récite sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près des ruisseaux : il donne du fruit en sa saison

et son feuillage ne se flétrit pas ; il réussit tout ce qu'il fait. Tel n'est pas le sort des méchants :

ils sont comme la bale que disperse le vent. Lors du jugement, les méchants ne se relèveront pas,

ni les pécheurs au rassemblement des justes. Car le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perd. (Ps 1 ; 1)

 

« Heureux l'homme qui ne prend pas le parti des méchants »

 

Qui sont les méchants ? Dans notre société moderne, le bien et le mal se confondent. Poussant le relativisme jusqu'à l'extrême, certains vont jusqu'à déclarer qu'il n'existe pas de bien et pas de mal, que tout est une question de point de vue.

Or d'un point de vue absolu, divin, objectif, le Bien et le mal existent. Le Bien est la relation d'amour pleinement vécue entre la créature et la Trinité, le Bien est la pleine réalisation de chaque être non au dépend des autres mais en communion avec les autres et avec Dieu. Le mal, par contre, est l'éloignement du Bien, ce qui empêche l'individu et la communauté de s'épanouir dans la Lumière, ce qui blesse l'Amour.

Faire le Bien, c'est être le prolongement vivant du Dieu Vie, c'est être soi-même Vie et Amour, c'est être transparent à la lumière divine et la refléter pleinement.

Prendre le parti des méchants, faire le mal, c'est rendre notre être opaque à la lumière divine. Par des pensées ou des actes qui ne sont pas en conformité avec l'Amour et la Vie de Dieu, nous devenons opaques, nous manquons notre but, nous ouvrons la porte au mal, à la séparation. C'est là toute la signification du mot pêché qui signifie étymologiquement rien d'autre que « manquer son but ».

 

Faire le Bien, c'est donc être relier, faire le mal, c'est se couper de la Source. Là où cela se complique, c'est dans cette zone grise et inconfortable où nous ne savons pas si nous faisons le Bien ou le mal.

Si je soutiens tel ou tel protagoniste dans un conflit, est-ce réellement celui qui se bat pour le Bien ? Si je prends telle ou telle décision, est-ce réellement motivé par la recherche du Bien ?

Le discernement est cette qualité indispensable à la vie du chrétien. Car là est tout le danger : prendre le mal pour le Bien et le Bien pour le mal.

 

« Heureux l'homme qui ne s'arrête pas sur le chemin des pêcheurs »... Qu'est ce que le pêché ? Le mot vient du grec « hamartia » qui signifie manquer sa cible. Pêcher, ce n'est donc pas manquer à une règle morale imposée de l'extérieur mais manquer son but intérieur, rater sa vocation première qui est de se rapprocher de Dieu, de le laisser nous débarrasser de nos chaînes afin de pouvoir devenir réellement nous-même et libre. Or sur notre chemin, l'adversaire a posé des embûches, des épreuves, des filets qui tentent de s'accrocher précisément à nos faiblesses. L'adversaire a posté des archers qui visent les défauts dans notre cuirasse. La meilleure stratégie ? Ne pas s'y attarder, ne pas s'en approcher. Tant que nous sommes faibles, nous sommes comme ces alcooliques ou ces fumeurs ayant arrêté leur poison depuis trop peu de temps que pour résister à la tentation.

 

« ...et ne s'assied pas au banc des moqueurs ». Pourquoi un texte saint et inspiré par Dieu mettrait-il en garde contre quelque chose d'aussi puéril que la moquerie ? C'est que la moquerie est lourde de conséquence. La moquerie peu tuer. Les anciens celtes le savaient, les bardes avaient le pouvoir de tuer par quelques vers bien sentis, par quelques couplets mordants. La victime mourrait de honte, rongée par le doute sur elle-même.

Mais outre les dommages provoqués à autrui, la moquerie nuit aussi à celui qui la perpétue et qui fait montre de sa faiblesse. Car la moquerie a toujours comme source le manque d'assurance et le manque d'enracinement. On médit pour se donner l'impression de se rehausser, on médit parce qu'on porte sur la vie un regard cynique. Aveuglé par nos doutes, on tente vainement de tromper nos angoisses en détruisant l'autre. (à suivre...)

 

Image : manuscrit Bibliothèque d'Alençon

http://www.relianceuniverselle.com/

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Published by Orthodoxes d'Europe - dans Spiritualité

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